Fédération des buralistes de l’Isère
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« On est tous en train de mourir » :
l'appel à l'aide des buralistes face au trafic de tabac

Une vingtaine de buralistes isérois se sont mobilisés ce lundi 3 février à Grenoble au côté de Thierry Meyronin, président de leur fédération en Isère.
Comme dans de nombreux départements du territoire, les buralistes isérois se sont rassemblés, ce lundi 3 février à Grenoble, pour dénoncer une politique anti-tabac qui favoriserait le développement d'une économie parallèle mettant en péril leur commerce.
Aux abords du bureau de tabac de la rue Saint-Jacques à Grenoble, certains clients semblent hésitants à entrer dans le commerce. Pour cause, une vingtaine de buralistes vêtus de gilets orange se sont rassemblés pour faire entendre leurs inquiétudes face à une « situation de plus en plus critique ».
Un cri d'alerte d'envergure nationale puisqu'une cinquantaine de fédérations départementales ont elles aussi pris la parole ce lundi 3 février à 12 h. Au cœur de la capitale des Alpes, c'est Thierry Meyronin, président de la fédération des buralistes de l'Isère, qui s'est exprimé pour dénoncer « un système à revoir ».
Selon lui, la stratégie d'augmenter les prix du tabac pour en réduire la consommation est inefficace : « Ça déplace simplement les consommateurs vers le marché illégal où le tabac est vendu à des prix bien inférieurs, sans aucun contrôle ni taxation ».
Selon le buraliste de Saint-Georges-de-Commiers, « sur l'année 2023, 40 % du tabac consommé en France provient du marché parallèle ». Un trafic grandissant qui serait la principale cause des baisses des ventes de cigarettes lors du dernier recensement publié par les douanes françaises : - 11,02 % en octobre 2024 par rapport au volume vendu en octobre 2023.
Cette baisse des ventes de tabac impacte toute l'économie des buralistes : « Ça va bien au-delà du tabac. En achetant les cigarettes, nos clients nous prenaient aussi d'autres produits comme des bonbons, timbres-poste, ils venaient payer une amende ou déposer un colis... On fait trente métiers différents pour pouvoir s'en sortir difficilement. Mais si les gens n'achètent plus leur tabac chez nous, c'est la fin », confie Patrick Meyrand, buraliste à Vienne depuis 13 ans.
À quelques mètres de lui, Jean-Louis Suarez, propriétaire d'un bureau de tabac à Saint-Martin-d'Hères se sent désarmé face au trafic de tabac : « Certains de mes anciens clients me le disent, ils n'achètent plus chez moi parce qu'ils n'ont pas les moyens, c'est devenu trop cher. Au fond, je les comprends quand il y a plus de 5€ d'écart avec les prix dans la rue... Je survis depuis deux ans, mais c'est très compliqué, récemment j'ai dû me séparer de l'un de mes deux employés. On fait énormément d'heures pour pouvoir vivre et c'est rageant de voir que dans la rue certains s'enrichissent. On est tous en train de mourir et avec notre commerce, c'est un facteur de lien social qui disparaît ».
L'ensemble des buralistes présents ce lundi soutiennent la volonté de faire baisser la consommation de tabac mais demandent un changement de stratégie et qu'une lutte active face au trafic soit mise en place.




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Grenoble : les buralistes réclament des opérations places nettes
Une quinzaine de buralistes se sont rassemblés ce lundi 3 février à midi à Grenoble pour demander au gouvernement un plan national d'urgence afin de mieux lutter contre le trafic illégal de tabac, après la série de 11 braquages dont plusieurs commerces ont été la cible durant les vacances de Noël.

Les buralistes dénoncent un marché noir en expansion. En 2023, 40 % du tabac consommé en France provenait du marché parallèle, contre 23 % en 2019.
Des opérations places nettes, comme pour le narcotrafic
Les commerçants, vêtus de gilets oranges siglés "buralistes 38", entourent leur président Thierry Meyronin. Il explique : "Le gouvernement veut réduire la consommation de tabac en augmentant les prix. Mais cela pousse les consommateurs vers le marché noir, où les cigarettes sont vendues entre 5 et 8 euros, sans contrôle ni taxation, contre 13 euros chez nous."

Les buralistes réclament un plan national d'urgence et des "opérations places nettes", similaires à celles menées contre le narcotrafic.
La peur du braquage ne quitte pas les buralistes
Christine, 64 ans, buraliste à Saint-Martin-d'Hères, raconte ses deux braquages en 2017 : "C'est comme un viol. Vous avez peur de perdre la vie si vous vous rebellez." Malgré tout, elle continue : "Je travaille avec mon fils, cela me rassure. Mais c'est 15 heures par jour, toute l'année, pour maintenir un chiffre d'affaires."

Un trafic organisé et des réseaux mafieux
Alan, buraliste à Seyssins, exerce depuis 25 ans et voit le trafic exploser : "Avant, c'était marginal. Aujourd'hui, même mes amis achètent dans la rue à moitié prix." Louis, à Grenoble, raconte : "Un client connaît quelqu'un qui prend le bus pour Turin, revient avec des cartouches et les revend ici, sans contrôle."
Des braquages en série
Entre le 22 décembre 2024 et le 11 janvier 2025, 11 vols à main armée ont visé des bureaux de tabac en Isère, dans le Rhône et en Savoie. 6 jeunes, de 14 à 21 ans, ont été arrêtés.
Source : France Bleu
Notre réunion avec les services de l’État et les forces de l’ordre
Cher(e)s collègues,
Votre Fédération souhaite vous communiquer nos avancées en matière de sécurité. Comme vous le savez, notre réseau a connu une période récente plus que troublée. La série de cambriolages et de braquages qui a marqué ce début d’année a conduit les services de l’Etat et les forces de l’ordre à nous recevoir. Enfin… !
Nous regrettons toutefois qu’il faille que notre sécurité soit mise à mal pour être reçu et entendu. Tout au plus, nous pouvons nous « satisfaire » que l’existence du marché parallèle soit connue et reconnue de nos interlocuteurs. Aussi, ces derniers comprennent désormais que le tabac, par son prix, est devenu un produit de valeur et particulièrement prisé des malfaiteurs.
C’est pour évoquer ces sujets que nous avons été reçus par le Préfet, la Gendarmerie, la Police Nationale, le Directeur des Finances publiques, le Medef et la CCI, le 3 janvier 2025.
Vous trouvez, ci-dessous, un résumé de nos échanges :
- 2 équipes de braqueurs ont été identifiées par les forces de l’ordre.
- Les peines doivent être dissuasives, sinon fermes, pour éviter que les auteurs de braquage puissent récidiver.
- Des dispositifs d’alerte aux victimes sont en cours d’élaboration.
- Les douanes sont pleinement mobilisées à l’identification des épiceries de nuit.
- Une formation visant à nous sensibiliser sur les bons gestes à adopter en cas de situation violente sera proposée par nos référents sûreté.
- Constatation d’une hausse des faits de violence et de cambriolages par les forces de l’ordre, en particulier sur Grenoble.
- Nos différents assureurs, en particulier la Mudetaf, sont pleinement mobilisés pour nous accompagner.
- La convention « sécurité » contractée par votre Fédération avec la Préfecture, la Police nationale, la Gendarmerie et les Douanes sera strictement respectée sur la base d’une réunion de situation plusieurs fois par an.
En définitive, et outre l’annonce d’un bilan chiffré plus qu’alarmant et de dispositifs de soutien en devenir, ces échanges nous ont rassuré sur un point : les forces de l’ordre luttent quotidiennement pour garantir notre sécurité.
Si nous pouvions nous sentir abandonnés, discours que nous avons porté à cette occasion, force est de constater que les phénomènes de violence en général, d’agressions et de cambriolages en particulier, progressent à une allure exponentielle. Sur la base de ce constat, les buralistes bénéficieront d’un traitement et d’un suivi tout particulier à compter de ce jour.
Nous ne manquerons pas de sensibiliser prochainement les procureurs chargés de nos affaires afin de systématiquement nous porter partie civile. Votre Fédération compte œuvrer en parfaite complémentarité avec les forces de l’ordre pour éviter que ces phénomènes ne se reproduisent !
Par ailleurs, n’oubliez pas qu’il est possible de dénoncer tout fait délictuel lié aux trafics sur l’application Stop Trafic Tabac ! Toute information renseignée est anonyme et sera inévitablement traitée par les douanes : https://stoptrafictabac.buralistes.fr/
Votre équipe départementale demeure à votre disposition.
Pour le bureau
THIERRY MEYRONIN
Président
Votre président Thierry Meyronin
s'engage avec détermination
pour inverser la tendance
Face à une montée inquiétante des cambriolages